Une amitié au-delà de la mort…
La nouvelle nous a assommés. Elle a même détruit certains d'entre nous.
Plus tôt dans cette matinée, nous étions encore insouciants, épuisés après une interminable séance d'athlétisme. Je tiens à peine debout, et monte difficilement les dernières marches menant au troisième étage, plombé par des maux de tête persistants. Ce dernier tour a eu raison de moi et de mon pauvre petit-déjeuner que j'ai expulsé sans avoir eu le temps de vraiment le digérer.
À peine arrivé à destination, on tombe sur un petit professeur au visage rond, caractérisé par des traits marqués et un regard sombre. Je crois bien qu'il enseigne dans la seconde 3. D'un ton inhabituel, celui-ci nous demande de nous asseoir sur nos chaises respectives. Une fois le silence installé, on remarque quelques bruits émanant de la salle des professeurs, des sons ressemblant à des pleurs et à des cris. Cela n’annonce rien de bon. Une certaine angoisse s'impose alors à nous dans cette éprouvante matinée. Je m'étais imaginé un bon nombre de nouvelles mais j'étais bien loin de penser à une telle tragédie. Takeshi ne s'était pas présenté en cours ce mardi là et nous savons maintenant pourquoi…
— Takeshi est mort d'un accident de la route, je suis sincèrement désolé...
Je me souviens alors d'une seule chose, le visage incrédule du professeur qui m'observe perdre connaissance et tomber lentement à la renverse. Et puis… plus rien.
*
Takeshi avait 19 ans, il était l'élève le plus âgé de notre classe de terminal. En fait, il avait redoublé sa dernière année. Considéré comme un comique, tout le monde l'appréciait et même les professeurs, malgré ses absences répétées et ses notes moyennes. D'une certaine manière, un côté irrésistible chez ce jeune à la silhouette robuste et aux cheveux soignés semblait attirer la sympathie des autres. Ils appréciaient tous Takeshi Inoue, ils l'appréciaient tous sans exception.
Au lycée Yamashita, la star incontestée de l'établissement restait Takeshi Inoue, toujours sur le dos de son énorme moto 400 cm3. Impossible de le rater, lorsqu'il débarquait dans l'établissement quelques minutes à peine avant la sonnerie. Les puissants pots d'échappement de sa bécane sportive faisaient vibrer les vitres de notre classe. «Ah, ça y est Takeshi est arrivé», se disait-on. Alors comme à chaque fois, le gardien le grondait et lui filait quelques coups de balais bien placés.
Durant ces six mois de classe que nous avions partagés, je crois bien avoir parlé à Takeshi une fois ou deux tout au plus. Il n'était pas orgueilleux, bien au contraire. Malgré sa popularité, il saluait chaque personne, même les élèves les moins populaires et introvertis comme moi.
Je crois que nous avions des caractères diamétralement opposés, en effet presque tout nous séparait dans la vie. Il attirait naturellement l'attention, il aimait l'adrénaline, la moto, faire la fête et les jolies filles, alors que pour ma part j'ai toujours préféré la sécurité de ma chambre, les mangas, mon ordinateur et mes amis virtuels sur Line.
Logiquement, je ne devrais rien ressentir... C'était un simple collègue de classe et rien d'autre. Pourtant, la nouvelle de sa mort m'a assommé, au sens propre comme au sens figuré et j'en garde encore quelques douleurs au dos suite à ma lourde chute.
Kyoko, la petite amie du défunt a directement quitté le lycée en compagnie de ses parents. Toute pâle, le regard dans ses pensées, c'est elle qui a propagé la morbide nouvelle. Ce jeune adolescent, plein de vie, en parfaite forme, sûr de lui-même, ce jeune-là qui semblait parfois invincible n'était plus. C'est à peine croyable !
Certaines rumeurs disent qu'il avait percuté une voiture à pleine vitesse sur l'une des autoroutes de la capitale. Je ne peux enlever de mon esprit l'image macabre de son deux roues brûlant au milieu de la voie. Juste avant l'impact, avait-il compris qu'il s'apprêtait à quitter ce monde ? Avait-il eu le temps de ressentir quelque chose ? De la tristesse, de la peur, de la douleur...?
— Tenez les jeunes, c'est le numéro de la psychologue. N'hésitez pas à l’appeler, elle sera à votre écoute, dit Aruma sensei dont les yeux rouges et fatigués trahissent des pleurs et une vive tristesse.
Notre professeur principal aimait Takeshi comme un fils, et il l'assistait souvent au cours du soir. Il ajoute :
— Takeshi-kun avait raté le cours de soutien hier. Je l'avais un peu grondé au téléphone. Et plein de douceur comme toujours, il trouva les mots pour calmer ma colère…
C'est une autre anecdote poignante, il continue en citant le défunt.
— Merci pour tous vos efforts sensei, vous êtes le seul à croire en mes capacités… Je ne mérite pas quelqu'un comme vous. Je décrocherais mon diplôme et je vous rendrais fier, c'est promis ! À demain !
Au final, il n'y a jamais eu de rencontre le lendemain… Et ce qui peinait le professeur principal c'était d'avoir soudainement raccroché après avoir lâché un «oui» peu convaincu. Et puis, le voici maintenant face à nous rongé par les remords. Malheureusement pour lui personne parmi nous ne sait quoi lui répondre… et il repart alors en silence, fixant l'écran de son téléphone portable.
Les jours suivants furent les pires, pesants et douloureux pour chacun d'entre nous. Les chaises de Kyoko et de cinq autres élèves proches du défunt restent vides. Parmi les présents, personne n'est dans la capacité de parler, et encore moins de rire. Le monde que nous connaissions s'était soudainement effondré et avait disparu avec Takeshi. Très compréhensifs, les professeurs se contentent de réciter leur cours sans trop solliciter les fantômes qui leur font face. « Notre présence demeure déjà une grande preuve de courage et de force », a lâché Madame Watanabe.
Un autre jour, une forte pluie vient noyer la piste d'athlétisme la rendant impraticable. Si seulement il pouvait en être de même lors du prochain cours d'éducation physique… De ma fenêtre, j'étudie cette infinité de nuages sombres voilant le ciel. C'est la pause déjeuner, et nous sommes toujours abasourdis par la violence de cette perte et de ses conséquences sur notre groupe. De rares élèves discutent au fond de la classe.
Alors, l'un d'entre eux nommé Hiroshi, un ado grassouillet et pénible, lâche un ricanement dans un moment de silence que personne ne peut ignorer. C'est le premier rire que nous entendons et ce son nous semble maintenant étranger, anormal voir même insultant. Le sang bouillonne en moi. Et pour cause, le groupe du fond continue à traiter de futilités comme si de rien n'était, comme si le deuil de leurs camarades n'avait pas lieu d'être.
Le même Hiroshi reprend :
— Il est parti trop vite le bougre, et il faut le dire il savait bien s’esquiver celui-là. Takeshi me devait encore de la thune. Vous croyez que je peux demander à sa famille ?
Ça en est trop ! En quelques instants je l'ai surplombé, mes soixante maigres kilos renversant son corps imposant, de la table sur laquelle il fait le pitre. Je ne contrôle plus rien, je suis juste le spectateur d'une avalanche de coups assénés au visage de ce colosse. Je veux lui faire mal, je veux qu'il ressente ne serait-ce qu'un millième de la souffrance éprouvée par notre défunt collègue afin que lui passe l'envie de rire. Il me semble que je hurle son triste prénom à répétition et en rythme avec chacun de mes coups. J'entends vaguement des cris et mon prénom scandé par plusieurs voix terrorisées. Alors, des mains me tirent en arrière mettant un terme à cette attaque. Trois professeurs s'interposent entre moi et celui que je considère comme le véritable agresseur.
Celui-ci, le visage rouge et déjà gonflé, a perdu son agaçant sourire. Il crie plusieurs phrases qui me paralysent :
— Espèce d'hypocrite !! Vous ne vous étiez jamais parlé Takeshi et toi, Hiroshi continue encore plus en colère, de son vivant, tu t'es jamais intéressé à lui et tu vas nous faire croire que c'est maintenant le cas ?! T'es un enfoiré de solitaire qui pense qu'à sa gueule !!
Il a peut-être bien raison ! Avais-je déjà accordé une quelconque attention à Takeshi ? Oui, mais il s'agissait surtout de mépris et d'une secrète envie à son égard, car il possédait tout ce qui manque cruellement au pitoyable lycéen que je suis : Takeshi était drôle, sociable, sportif, respecté, courageux, populaire auprès de la gente féminine... Ce qui m'agaçait le plus demeurait certainement sa grande confiance en lui. Takeshi exhibait dans son regard, dans sa gestuelle, dans ses actions, une façon unique de défier les autres, voire même de défier la vie… Il dégageait de l'audace, et certes une bien trop grande assurance en ses capacités. Celui-ci se croyait probablement invincible et il repoussait sans cesse les limites dans sa conduite et ses excès quotidiens. Pourtant, comment se fait-il que je sois touché par cette inévitable tragédie l'ayant emporté ? Suis-je le plus grand hypocrite que la terre ait porté pour pleurer la mémoire d'un gars que je jalousais secrètement ?
Ma maigre personne est une nouvelle fois le centre de toute les attentions suite à un nouveau vacarme. Beaucoup de mes camarades n'ont jamais retenu mon prénom de part ma nature transparente. Et en deux jours cela semblait changer.
— Encore ce Reiji ? Il est flippant ce mec ! chuchotent deux filles au loin.
Alors qu'on m’asperge le visage d'eau et que celui-ci perd lentement sa couleur rouge vive, je m'interroge sur la nature de mes émotions. En fait, je crois deviner ce qui cause cette tristesse dans mon cœur : Takeshi était le seul élève à m'avoir apporté de l'attention, et je m'en veux de ne jamais avoir fait de même.
Il ne le montrait pas toujours de façon explicite mais Inoue Takeshi possédait une grande part d'humanité cachée dans son corps de gros dur. Déjà, lorsqu'il arrivait tous les matins, il saluait individuellement chaque personne présente, même lorsqu'il s'agissait d'indésirables comme moi. Dans cette classe, je restais une petite ombre, un otaku discret de 18 ans, mais Takeshi me voyait. Pour lui, j'existais comme tous les autres et je restais un élève légitime de cette classe.
Certes, nous n'avions jamais eu de vrai échange, mais malgré nos différences, Takeshi avait l'humanité de me reconnaître et de m'accepter. Et il me le montrait au quotidien en me saluant personnellement, voire parfois en me demandant si je me portais bien. Ce n'était pas grand chose, cela manquait parfois de sourire et de chaleur, mais c'était tout de même une marque d'attention qui était un luxe pour beaucoup d'autres, pour moi le premier. En effet, j'en suis incapable, c'est au dessus de mes forces de me confronter au regard de mes camarades, et de briser cette barrière qui nous sépare en forçant le premier pas. J'ai souvent privilégié la faiblesse en m'isolant dans mon coin et en continuant à endosser le rôle plus aisé du solitaire.
Quelques jours plus tard, nous sommes à l'enterrement de Takeshi. De confession chrétienne, sa famille suit la cérémonie d'usage avec la présence d'un prêtre. Dans ces moments-là, nous avons toujours une part de doute. Le secret espoir que tout ceci ne demeure en fait qu'une vaste blague et que le défunt surgirait soudain de nul part afin de dévoiler la supercherie. Mais tout ceci s'est effondré à la vue du large cadre photo en sa mémoire, suivi d'individus sanglotants aux visages assombris, et surtout à la vue du lourd cercueil difficilement soulevé par quatre hommes en costard du service de cérémonie.
Je suis peu habitué à ce genre de moments, et encore moins à la tradition chrétienne. Je m'imagine à la place du jeune Takeshi dans cette boite en bois. J'ai la certitude qu'il est là, qu'il nous entend, qu'il sait ce qu'il lui arrive. Et il ressent, il découvre peut-être même ce sentiment que j'ai toujours connu.
En effet, l'enterrement est à présent terminé et la foule se disperse progressivement, sa famille se retrouve autour de lui avant que celle-ci ne le laisse à son tour. Il ne pouvait en être autrement, un monde les sépare maintenant de leur bien aimé... Au final, Takeshi et moi possédons enfin un point en commun : nous avons comme seule et unique compagnie la triste solitude...
Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette disparition m'a fait grandir en tant qu'adolescent. Deux semaines après la tragédie, la famille Inoue est invitée par l'école. La maman, soutenue par le frère aîné et la petite sœur nous remercient en personne pour tous les messages de soutien et pour notre présence à l'enterrement. Leurs sourires pleins de forces et de courage me subjuguent et me rappellent celui de Takeshi. Il n'avait laissé que peu de personnes indifférentes lors de son court passage sur terre. En effet on avait compté plusieurs centaines de personnes à la cérémonie, des motards par dizaines faisant hurler leur deux roues en signe d'adieu à l'un des leurs. La tristesse était palpable chez tellement de gens, tellement d’âmes souffraient de cette perte…
— Merci pour votre accueil et votre soutien. Nous sommes très touchés.
Je suis accablé par la honte, de part mon incapacité à apaiser la souffrance de cette mère. Mon incapacité à réitérer un des gestes pleins d'humanité de son fils, alors que lui payerait probablement tout l'or du monde pour serrer sa maman dans ses bras une dernière fois. Il est à présent dans l'incapacité de le faire bloqué par cette barrière le séparant de la vie… celle qu'on nomme la mort. Comment ai-je pu rater pendant tant d'années, la valeur insoupçonnée de la vie et du moment présent ?
Sans trop réfléchir, l'introverti que je suis saisit toutes ses forces pour la saluer respectueusement et pour lui partager la valeur du geste de son fils à ses yeux, non pas sans bégayer et sans détourner le regard.
Elle me répond avec un grand sourire chaleureux :
— Courage !
Peut-être que durant ce court instant, nos âmes se sont connectées et elle avait lu en moi comme dans un livre ouvert...
Les jours passent, les semaines défilent, et le quotidien reprend son rythme normal.
Le bureau de l'adolescent plein de messages d'adieu a été retiré de notre classe, et peu à peu son souvenir aussi. Ses meilleurs amis et Kyoko sont de retour parmi nous, et ils reprennent vie progressivement. Bizarrement, plus personne n'évoque le sujet, comme si Takeshi était un tabou qu'il fallait éviter à tout prix. Peut-être que l'évoquer signifie se souvenir, et souffrir d'avantage.
Je suis stupéfait par cette étonnante capacité propre à l'être humain : celle d'oublier.
Non pas d'oublier au point d'effacer complètement une existence de son esprit, mais plutôt cette capacité d'aller de l'avant et de reprendre sa vie comme si de rien n'était. De son vivant, Takeshi demeurait ultra populaire, pourtant, on ne le mentionne plus. Ayant disparu de notre monde, il appartient maintenant au passé si ce n'est ces quelques photos souvenirs accrochées dans les couloirs ci et là.
Lors d'une de mes lectures à la bibliothèque, j'apprends une chose des plus étonnantes, en langue arabe, l'être humain se dit «el insane», signifiant littéralement «celui qui oublie». Et, avec la tournure des événements, je comprends bien pourquoi.
Si je dois aussi mourir demain, est-ce que les gens m'oublieront aussi vite et aussi cruellement ? Est-ce que les vivants se remémoreront de mon existence ?
Soyons réalistes, comment pourrait-on se souvenir et accorder une quelconque importance à un ado invisible ? Quelqu'un qui semblait déjà mort dans le monde des vivants… Toutes ces questions me tiraillent. Elles me poussent à méditer à propos du but de l'existence, alors que je sors d'une librairie avec plusieurs ouvrages traitant de la thématique et même avec quelques livres saints des religions monothéistes.
On m'a toujours parlé de la religion shinto, mais j'ai souvent considéré cela comme une simple légende ancestrale et non pas comme une véritable croyance. Ce que j'ai vécu ce jour-là à l'enterrement me pousse dans une direction différente. Je cherche maintenant d'autres explications, en quête de l'unique et seule vérité, celle qui m’apaiserait. Si il y a un Créateur là haut, il est seul, unique et au-dessus de sa création. Et celui-ci a forcément envoyé des réponses quelque part sur le but de cette existence, cette existence parsemées de souffrance et de peine...
Ça en est presque choquant de voir à quel point le monde peut s'adapter rapidement à la disparition de ceux et celles qui le peuplent. Au vu de notre faible longévité, j'ai compris que nous sommes tous et toutes des voyageurs sur terre, et non pas des résidents. Cette étape se nommant la vie reste en fait une simple escale. Du coup, comment œuvrer pour que ce passage soit le plus fructueux possible ? Doit-on œuvrer uniquement pour soi-même afin de trouver un semblant de bonheur ? Tout en sachant que ce bonheur restera imparfait, éphémère, toujours accompagné de difficultés et d'épreuves. Ou doit-on se tourner vers les autres et agir pour cette société afin d'y laisser une trace ? Une trace qui restera même après notre passage.
— Tu as eu le mérite de laisser cette trace durant ton existence Takeshi, lui dis-je.
Ce tout petit geste d'attention et cette leçon post-mortem sont les clés pour me libérer et me laisser entrevoir une lumière dans le cauchemar de l'isolement social. Aujourd'hui, c'est à moi de lui rendre la pareille, je me tiens devant sa tombe et lui parle de mon quotidien comme le ferait un ado avec un ami de longue date. En vérité, j'espère lui tenir un petit peu compagnie et j'en profite pour apprendre à m'ouvrir à autrui. Toujours silencieux, il m'écoute de façon paisible et attentive. À chacune de mes visites, je découvre à ses côtés un nouveau cadeau, des dessins, ou même des bouquets de fleurs. Cela me rassure de savoir que dans le fond, même si les mots ne sont plus, bon nombre de cœurs restent encore liés à celui-ci.
Le soleil se couche vite, et la nuit se montre déjà, il est l'heure de la fermeture. Je traverse rapidement le cimetière et passe devant des dizaines et des dizaines d'autres âmes esseulées dans leurs tombes. Ce lieu et ses habitants créent toujours un frisson en moi qui parcourt l'ensemble de mon corps.
J'emprunte le grand passage piéton menant à l'arrêt de bus, l'esprit ailleurs encore occupé par de nouvelles réflexions. Et puis, j'ai seulement le temps de remarquer ce camion aux grands phares blancs aveuglants.
Un véhicule fonce vers moi sans prévenir. Je n'ai rien entendu et rien remarqué…
Oui Takeshi, je comprends enfin… Dans ces moments là, tout va bien trop vite, l'esprit se trouve occupé par cette puissante envie de survivre et la triste possibilité qu'il soit déjà trop tard… Trop tard pour concrétiser nos idées, nos projets, nos rêves, trop tard pour se poser les bonnes questions…
Tout comme toi, je pensais encore avoir de longues années devant moi avant de m’inquiéter de la mort. Est-ce que ce véhicule de plus en plus proche va s'immobiliser à temps ou va t-il me percuter ? Est-ce que je vais survivre ou pas ? Je n'en sais rien. Dans tous les cas, peut-être que la mort était pour moi l'unique moyen de me lier à un de mes semblables… C'est la seule certitude que je garde.
*
Cette histoire est un hommage à “Takeshi”, un collègue de travail décédé en 2022.
© 2022 Umino Reiji. Tous droits réservés. Une amitié au-delà de la mort.
Je vous partage les secrets du chapitre 1
La version livre audio du chapitre 1